Que voir à Belforêt-en-Perche
Saint-Ouen-de-la-Cour
Dans un beau cadre de verdure, Saint-Ouen de la Cour est en partie couvert par la forêt (142 ha).
Le site passe pour avoir été occupé dès l'époque gauloise (voir la pierre druidique près du carrefour des Sept Bras). Plus tard, les Gallo-Romains s'y sont implantés. Les labours et des recherches ont permis de remonter à la surface tessons de poteries et statuettes (déposés au Musée Percheron de Mortagne ou au Musée d'Alençon) témoignent de ces anciennes implantations. Des traces d’une villa gallo-romaine et d’une voie romaine y sont attestées.
L'église, dédiée à Saint Ouen, a été le siège d'une paroisse dont le nom apparaît pour la première fois en 1112-1114 dans la charte par laquelle Guillaume, seigneur de Bellême, confirme les biens que ses prédécesseurs et lui-même ont donné à l'Abbaye de Marmoutier. A partir de cette date, Saint Ouen-de-la-Cour fut incorporée aux possessions temporelles du Prieuré de Saint-Martin-du-Vieux-Bellême, dépendant de Marmoutier.
Les comptes rendus de l'abbé Bouley décrivent un espace des relations sociales et commerciales, les conflits de pouvoirs, de droits et de privilèges sous l'Ancien Régime, l'impact des épidémies, la perception de la royauté, la hantise de la mauvaise mort à l'époque, les aménagements du centre du village faits par le curé, etc. La forêt demeure le refuge des « sans foi ni loi » et des « bêtes sauvages » (la présence de loups y est attestée).
Bien qu'imparfaite et incomplète, une étude essentiellement démographique de la commune entre 1592, année de début de disponibilité des registres paroissiaux, et 1789 a été faite par les historiens Émilie Blanchais, Justine Cousin, Ophélie Girard et Mathieu Demers de l'Université de Caen Basse-Normandie.
Une seigneurie (celle de Saint-Martin-du-Vieux-Bellême) englobe l’essentiel du village, avec son siège au manoir du Chêne. Un petit fief existe aussi au lieu-dit la Brosse (Étienne de Brisard en est l’écuyer en 1757), en bordure de la forêt. René Perrier, écuyer et sieur du Hanoy, est propriétaire (en 1757 du moins) de la terre de Villeneuve, à Saint-Ouen.
La paroisse entretient beaucoup de relations avec Mauves, sur l’Huisne, située au nord. On adopte normalement les mesures en vigueur dans cette paroisse dans les actes notariés de Saint-Ouen. On y va (comme à Mortagne ou à Bellême) pour acheter des grains.
Les derniers auteurs mettent l'accent sur la mortalité et les crises épidémiques. Les crises de la peste, dont celle de 1605, et celle de 1743 (possiblement de dysenterie) montrent que ce petit village d'Ancien Régime, en apparence isolé, n'est pas épargné par des phénomènes plus globaux.
Les habitants se déplacent essentiellement dans un rayon maximal de 8 km, dans un quadrilatère compris entre Bellême (5 km) – Nocé (8 km) – Mauves (5 km) - Le Pin qui incluent les voisins Eperrais et Courthioust (tous les deux à 3 km).
Le bourg est réduit : un plan de 1747 montre au centre l’église, le presbytère, la maison du vicaire et trois autres maisons. Il y a cependant plusieurs hameaux dont certains semblent plus peuplés que le bourg. La paroisse a donc une superficie totale de 604 hectares. Elle a plus ou moins la forme d’un cercle avec un rayon de 2 km.
Les habitants du lieu sont surtout des travailleurs de la terre (journaliers, bordagers et laboureurs). Beaucoup sont domestiques ou servantes. Certains sont fustiers (bûcherons), fendeurs, sabotiers, charpentiers ou marchands. Ils ont un arpenteur royal et un garde de la forêt. Des tisserands de toile de chanvre, des sergers et étaminiers (c’est l’époque de l’étamine de Nogent-le-Rotrou) sont présents.
Il n’y a cependant pas tous les métiers et services : il n’y a pas d’auberge, de cabaret, de boutique, de moulin à eau (cas rare dans le Perche), le moulin à vent du lieu-dit Bure, sur le sommet d’Apremont, n’existe plus ou n’est pas en fonction et le forgeron (forgeron-maréchal-ferrant) le plus près serait à Courthioust.
L'altitude moyenne de Saint-Ouen-de-la-Cour est de 180 mètres (altitude maximum 262 m). Sa superficie est de 6.04 km². En 2015, la commune comptait 60 habitants, en diminution de -3,23 % par rapport à 2010. L'historien Gérard Plommée rapporte que le dénombrement de 1722 donne 86 feux (donc environ 350 habitants) pour l'actuelle commune. Saint-Ouen-de-la-Cour a compté jusqu'à 422 habitants en 1800. Elle est la commune la moins peuplée du canton de Bellême.
Son Patrimoine :
- Église Saint-Ouen, d'origine romane, remaniée au XVIIe siècle : à droite du choeur se trouve la statue de Saint-Avertin, connu comme saint guérisseur des migraines et autres maux de tête.
- Menhir de la Pierre des Druides près du carrefour des Sept Bras en forêt domaniale
- Manoir du Chêne, du XVIIe siècle qu'on peut apercevoir depuis la route qui rejoint Eperrais
Sérigny
Une villa Gallo-Romaine appartenant à un certain Serenius serait à l'origine du village actuel, d'où le nom Sérigny. Le gentilé des habitants donne les Sérigniciens et les Sérigniciennes. D'abord orthographié Serigni ou Cérigni.
Les fief et seigneurie de Sérigny relevaient de la chatellenie de Bellême. Elle avait le droit de basse justice, droit de patronage et de présentation à la cure de Saint Rémy. Lors d'une visite épiscopale en 1701, la commune est présentée comme cela :
"La paroisse de Sérigny est en très bel air joignant à l'orient St Jean de la forest et Damemarie en partie, au midy d'autre partie à Damemarie et Appenay, et Bellême au couchant, au nor St Ouen. Elle a trois quart de lieüe d'étendue. Le lieu principal est le village. Il y a 60 feux ou maisons. Tous les hameaux sont éloignéz exceptez trois ou 4. La distance du plus éloigné est de demie lieüe...".
L'ensemble du territoire est en partie couvert par la forêt domaniale. Les cours d’eau de Sérigny appartiennent au bassin de l’Huisne. Le principal se nomme « La Même ». Il prend sa source à proximité du lieu-dit Les Bruyères à l’orée de la Forêt de Bellême.
Les ruisseaux de « Couette », formé de deux branches, « L’étang » et « Grande Fontaine » se jettent dans la rivière de « Dame Marie ». Le ruisseau du « Rotoir » alimente un étang situé à proximité de la route de Nogent.
Plusieurs pièces d'eau subsistent mais la plus attachante appelée « La Mare Bâtie » est dans le bourg même, au pied de l’ancien presbytère, jolie demeure du XVIIIe abritée par un vieux mur à tourelle qui s'y reflète avec une simplicité pleine de charme
La flèche élancée du clocher de l'église Saint-Rémy s'aperçoit de très loin. L'église, entourée de son cimetière renferme nombre de points intéressants et classés. Entre autres, deux confessionnaux en bois sculptés, une grille d'entrée de la nef en fonte du XIXe et à l'entrée un blason en pierre daté de 1553 représentant les armes de François Bohier, doyen de l'église de Tours de 1524 à 1567 (A.O.A.).
Le premier cadastre de Sérigny date du 15 août 1824. Il détermine une superficie de 1507 hectares. Cette surface sera ramenée à 1500 hectares en 1961 au profit de Bellême afin de permettre l’implantation d’une zone industrielle. La part de la forêt domaniale est restée stable à 141 hectares.
Préalablement à la construction de la route de Sérigny à Nogent le Rotrou via Berd’huis en1821, la route de Rémalard était l’itinéraire emprunté pour se rendre à Paris. Les bornes de granit jalonnant l’itinéraire témoignent encore aujourd’hui du temps des diligences et de la malle-poste.
La construction récente de la déviation de Bellême dans les années 90 a transformé le paysage communal. Réalisée de 1988 à 1992, elle comporte deux ronds-points sur Sérigny (intersections avec la RD955 vers Nogent et RD920 vers Rémalard.
Sur la commune, mais en retrait du bourg à l'orée de la forêt domanial se trouve le Chateau du Tertre. Il s'agit d'une belle demeure Louis XIII, construite sur une hauteur qui domine les vallons reposants. Du parc bien tracé et boisé, la vue est superbe sur Bellême et la forêt. Au XVIIe, le domaine appartenait à Bry de la Clergerie, premier historien du Perche. Puis le chateau devint la propriété de Roger Martin du Gard, l'auteur des Thibault, prix Nobel de littérature. Il y travailla et s'y éteignit en 1937. Enfin, le célèbre peintre Fernand Dubuis s'y installa et y décéda en 1991.
De 1957 à nos jours, le nombre d’immeubles à usage d’habitation a connu un développement très important avec de nombreux lotissements successifs. Dès 1961, la commune adhére au Plan Directeur d’Urbanisme mis en place conjointement avec les communes de Bellême et Saint-Martin-du-Vieux-Bellême. Plan remplacé en 1979 par le Plan d’Occupation des Sols du Pays Bellêmois incluant Appenai-sous-Bellême et Le-Gué-de-la-Chaîne. Mais ce P.O.S., trop lourd à mettre en œuvre amène les communes à reprendre chacune leur individualité en 1981. Ainsi le P.O.S. de Sérigny connaîtra ensuite des modifications en 1982 (nouveau classement des zones constructibles), 1987 (nouvelle zone du Bois-Fézédin) et en 1992 (ajustements suite à la déviation de Bellême).
Il est à noter que lors de ces opérations d’urbanisme, la qualité de vie est une notion importante. « Les lots sont suffisamment grands pour créer un espace vert et un espace récréatif privés. Par conséquent, peu de personnes éprouvent le besoin d’utiliser l’espace vert communal. Par contre, les enfants habitant dans le noyau ancien, viennent fréquemment sur ce terrain public » estime Pascale Gouin dans son mémoire de maîtrise devant l’Institut de Géographie en 1986.
Cet accroissement du nombre de foyers s’accompagne bien évidemment d’une évolution importante de la population ainsi que de son rajeunissement. Le nombre des Sérignyciens a jadis culminé à 725 hab. en 1841 puis connu son point bas dans l’immédiat après-guerre (329 hab. en 1946). La démographie remonte en 1975 à 410 hab., en 1999 à 435 hab. pour se stabiliser en 2015 à 389 habitants.
Ceci va avec un certain nombre d’équipements nouveaux. Ainsi à l’initiative du Syndicat Intercommunal à Vocation Multiple (S.I.V.O.M.), est construit sur Sérigny en 1983 un Centre de Secours moderne qui intervient aujourd’hui sur 18 communes des alentours et abrite une école de jeunes sapeurs-pompiers volontaires. La commune se dote également en 1993 d’une salle polyvalente dite salle « Les Thibault » pouvant accueillir 300 personnes.
En 1974, Marcel Lods, architecte novateur et urbaniste français, qui a cotoyé Jean Prouvé et Le Corbusier, décide d'édifier sa villa personnelle à Sérigny. Cette maison d'abord appelée La Mare puis Le Val Chaton est un véritable concentré des techniques de fabrication utilisées par l'architecte, c'est aussi devenu un reflet d'une époque de l'architecture. Elle est inscrite aux Monuments Historiques.
Aujourd'hui, Sérigny est une commune qui bien qu'accolée à Bellême a une vitalité liée à sa situation rurale, son emprise sur la déviation et ses réserves foncières. Une grande partie de la zone industrielle de l'agglomération, gérée par la communauté de commune des Collines du Perche Normand, se situe sur Sérigny. Ainsi malgré le manque historique de commerces de proximité, nombre d'artisans, d'entreprises et d'agriculteurs constituent son tissu économique.
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