Village souriant et actif, Le Gué-de-la-Chaîne est en belle partie dominé par la forêt domaniale (605 ha). Un plateau de calcaire silicifié, très dur, naguère exploité en carrière donne dans la partie nord un relief vigoureux, très pittoresque vers Les Batailles et Rocé. La partie sud est constituée de vallons largement ouverts dans le Jurassique argileux. C'est dans cette partie de la forêt que se situe l'un des fameux camps dits "de César", le camp des Fourneaux.

 

Le Gué-de-la-Chaîne n'était autrefois qu'un hameau dépendant de la commune de Saint-Martin-du-vieux-Bellême. Ce hameau se situait principalement sur la route entre Bellême et Mamers.

Au 19ème siècle, il n'y avait pas de pont pour enjamber "la Calabrière", petite rivière prenant sa source en forêt de Bellême au-dessus du hameau du "Carrouge" et traversant le hameau du Gué. Il fallait donc passer cette rivière "à gué", en se tenant vraisemblablement à une chaîne... D'où le nom du hameau : Le Gué-de-la-Chaîne.

L'école des filles se trouvait dans le bourg de Saint-Martin alors que celle des garçons était dans le bourg du Gué. Une querelle de clochers sera l'origine de la scission de la commune de Saint-Martin. En effet l'église de Saint-Martin déjà délabrée au début du siècle et probablement depuis la révolution, sa charpente s'effondre le 8 mai 1846 suite à une violente tempête. 

Le conseil municipal de Saint-Martin demande le 12 novembre de la même année au sous-préfet de Mortagne-au-Perche, qu'elle soit reconstruite plus au centre de la commune soit au coeur du hameau du Gué-de-la-Chaîne. Après des années de polémiques, la première pierre de l'église est bénie. Elle sera dédiée à Saint Latuin, premier évêque de Séez.

Une bataille politique s'est engagée en parallèle pour la création d'une nouvelle commune. C'est un décret du 29 juillet 1872, signé du président A. THIERS (premier président de la Troisième République), qui officialise la création de la commune du Gué-de-la-Chaîne. Le tracé de la rivière "La Même" est choisi pour déterminer la limite entre les deux communes. Le 18 décembre 1872, le conseil municipal élit son premier maire en la personne de Jean CLINCHAMPS. Il conservera cette fonction durant 5 ans. Le dernier maire de la commune est Michel HEROUIN (2001-2016).

L'église Saint Latuin est consacrée le 14 septembre 1884 par Mgr François-Marie TREGARO. Le 17 octobre 1897 est inaugurée une nouvelle école des filles.

Quelques années après sa création, lors du recensement de 1876, il est compté 1 310 habitants nommés les guéchois et les guéchoises. Ce record de population ne sera plus jamais atteint. Au dernier recensement de 2015, la population est de 757 habitants.

Le 1er janvier 2017, la commune du Gué-de-la-Chaîne intègre la commune nouvelle de Belforêt-en-Perche, perdant définitivement sa qualité de collectivité publique.

Le Gué-de-la-Chaîne se situe à l'ouest du Perche, dans l'Orne, à 3 kms de Bellême (ouest) et 13 kms de Mamers (est), en contrebas de la forêt domaniale de Bellême. Son point culminant (234 m) est localisé au nord-ouest à proximité du lieu-dit "l'hotel Chappey". Le point le plus bas (122 m) correspond à la sortie de la rivière "La Même" de son territoire, au sud. La commune est semi-bocagère au sud et forestière au nord.

Des petites routes ombragées ou mieux encore des chemins de randonnée (la commune est traversée par le GR 22) font découvrir les beautés naturelles des environs du bourg : l'Hotel-Volet, l'Hotel-aux-Francs, l'Hotel-Beaumont, et Les Batailles (ici, le botaniste averti pourra partir à la recherche des orchidées sauvages tant leurs variétés sont multiples en ce lieu).

 

Patrimoine

  • L'église Saint Latuin : abritant un christ en croix du XVIIIe  et un tableau (Sainte Catherine) du XVIIe siècle classés au titre d'objets au Monuments historiques. On y trouve également une toile du XVIIe siècle représentant Jésus et les Saintes Femmes.
  • Vestiges des camp romain dit "de César" du Chatelier et des Fourneaux
  • Lavoir communal au bas de l'église sur la Calabrière
  • Forêt domaniale de Bellême au nord du bourg
  • Arbre remarquable : le Houx de la Pinardière