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La charmante commune d'Eperrais tire son nom du germanique "sparra", grosse pièce de bois, poutre. Le territoire communal est occupé au sud par la forêt domaniale de Bellême où le plateau culmine à 236 m.

Eperrais compta deux anciens prieurés et un bourg, signalé par son église à l'écart du "grand chemin". Non loin de la route et de l'étang aux eaux sombres, la Fontaine de la Herse, dans son écrin forestier, est un lieu de visite très prisé.

La commune compte aujourd'hui 109 habitants soit une densité de 8 habitants au km². L'activité économique est essentiellement agricole.Celle-ci a conservé l'aspect bocager du territoire (1412 hectares). Malgré la disparition importante des haies, le paysage est marqué par la forte présence de la nature, couronnée, au sud par la forêt domaniale (398 hectares sur Eperrais).

Eperrais compte en outre deux cafés-restaurants, une entreprise, ainsi que plusieurs agriculteurs.

On retrouve trace de la fondation de la paroisse d'Eperrais au VIème siécle, peut-être par démembrement de celle de Saint-Martin-du-Vieux-Bellême. La dédicace de l'église Saint Pierre Saint Paul atteste en tous cas de son caractère très ancien.

Avant l'an mille, deux frères Dagobert et Geoffroy font don du domaine de La Chaise à l'Abbaye de Fleury (Saint-Benoit-sur-Loire). En 1005,Yves de Bellême y ajoute de domaine de Magny (aujourd'hui "Le Pont de Magny").

A la fin du XIème siècle est fondé le prieuré de Chênegalon sous la règle de Saint Etienne de Muret, fondateur de l'Ordre de Grandmont. Les moines, en raison de leur charité et de leur pauvreté sont appelés "les Bonhommes". En septembre 1100, Rotrou III, comte du Perche fait don à l'établissement d'une portion de la vraie Croix ramenée de la Croisade. Un pélerinage est alors fondé, le jour du Vendredi Saint. Il se prolongera au fil des siècles.

L'église Saint Pierre, église romane est édifiée au XIIème siécle dont l'abside est semi-circulaire, les contreforts plats et qui comporte une corniche à modillons sous la toiture. Au sud, une porte désormais murée présente également des vestiges romans : chapiteaux finement sculptés et linteau ouvragé. La tour du clocher, de plan carré, est éclairée de fenêtres cintrées ; elle est flanquée de deux chapelles latérales.

Au Moyen-Age et jusqu'à l'ancien Régime, les habitants d'Eperrais sont tenus d'assurer la garde d'une tour du chateau de Bellême.

1693-1694 Eperrais et les alentours sont ravagès par une terrible famine. La commune perd le tiers de sa population. 

1709-1710 Le grand hiver qui s'abat sur la France fait à nouveau des victimes dans la paroisse parmi une population composée pour l'essentiel de gens de modeste condition, notamment de sabotiers et ouvriers forestiers.

1768, Début de la construction du "Grand chemin" de Mortagne au Perche à Bellême, une véritable "révolution" pour les habitants.

1783-1785 Sur la nouvelle route, enjambant le ruisseau du Chêne Galon, construction par la corvée royale du pont de Magny, bel appareil de grès, en face du village. Le Curé Briquet, depuis son presbytère, est témoin des travaux. Il en fait le récit sur son registre paroissial.

1882 L'église fait l'objet d'une importante importante campagne de travaux. A cette occasion, le mur-pignon de la nef est percé d'une rose et le portail d'entrée est reconstruit en style néo-roman.

Le site de la Herse : Protégée au titre des "sites inscrits", la fontaine de la Herse est un lieu mythique du Perche. Attestée au moins dès le XVIIème siècle, la source était réputée pour ses vertus thérapeutiques. C'est en 1770 que Geoffroy, grand-maître des eaux et forêts, fit aménager un bassin maçonné d'où sourd une eau ferrugineuse. Deux pierres portent des épigraphes dont la dédicace veut rappeler la "haute antiquité" du site :

APHRODISIUM DIIS INFERIS VENERI MARTI ET MERCURIO SACRUM

Autant d'allusions à Mars et à Mercure destinées à accréditer quelque culte antique certes vraisemblable. Le doute est cependant permis sur l'authenticité de ces inscriptions. En effet, les auteurs les plus anciens n'en font jamais mention. Au fil des siècles, des milliers de "curistes" ont apprécié ses eaux réputées pour restaurer "bien des estomacs délabrés..." (Pitard, Fragments historiques sur le Perche). Aujourd'hui, la fontaine est devenue un lieu apprécié de promenade.

L'ancien Prieuré de Chêne-Galon : Situé en lisière de la forêt de Bellême, ce petit prieuré, fondé au XIIème siècle par Rotrou III, comte du Perche, fut donné à des moines grandmontains ("Les Bonhommes", religieux de l'Ordre de Grandmont, fondé en 1704 par Etienne de Muret dans la région d'Ambazac en Haute-Vienne). Les batiments actuels furent transformés au XVIIIème siècle par l'évèque de Sées qui en avait fait sa résidence d'été.

Précédés d'un portail d'entrée aux piliers sommés de pots à feu, ils s'ordonnent en retour d'équerre au fond d'une cour engazonnée. Le corps de logis principal s'ouvre par un porche ouvragé en pierre blanche ; il conserve un grand escalier intérieur avec rampe en fer forgé et une remarquable charpente en chêne "à chevrons portant ferme". A l'arrière il y avait le cloître, et la chapelle Notre-Dame démolie au début du XIXème siècle. Sa cloche - l'une des plus anciennes du Perche -, datée 1578, sonne aujourd'hui au clocher de l'église St Pierre - St Paul d'Eperrais. Les boiseries de l'autel ornent la chapelle St Louis du Pin-La-Garenne.

Chêne Galon, qui ne compta guère plus d'une quinzaine de moines, fut fermé en 1785, puis vendu à la Révolution comme bien national. C'est aujourd'hui une propriété privée.

L'ancien Prieuré de la Chaise : Situé également en limite de la forêt de Bellême, ce petit prieuré sur lequel nous n'avons que très peu d'informations est devenu un corps de ferme en exploitation. Il est cependant à noter que les bâtiments recelent une petite chapelle Renaissance qui abrite une statue de Sainte Catherine.